Harmonisation de la gamme diatonique
Jusqu'à maintenant, nous avons étudié deux outils très importants proposés par la théorie musicale :
- la gamme diatonique qui, bien utilisée, permet de donner naissance à la tonalité ;
- les accords qui permettent de créer des sons aux couleurs et évocations diverses.
Il est maintenant temps de les combiner !
Imaginons que nous partions d'une mélodie préexistante et que nous voulions l'embellir ou l'illustrer à l'aide d'accords. Nous savons qu'il existe d'innombrables combinaisons de notes qui permettent de créer des accords, comment effectuer la sélection ? Comment savoir quels accords harmoniseront bien tel morceau ?
Le mécanisme est relativement intuitif : nous allons construire des accords en nous limitant strictement aux notes disponibles dans la gamme. À chaque note correspondra un accord. C'est ce qu'on appelle l'harmonisation de la gamme.
Processus d'harmonisation
Vous devriez maintenant connaître par cœur la gamme de do : elle est constituée des notes do, ré, mi, fa, sol, la et si.
Gamme de do
Nous avons vu comment construire des accords : en empilant des tierces. Construisons un accord sur la note de do : une tierce au dessus de do, c'est mi, et cette tierce est majeure. Une tierce au dessus de mi, c'est sol, et cette tierce est mineure. Une fondamentale, une tierce majeure, une tierce mineure, c'est la formule pour un accord parfait majeur.
Si vous avez bien suivi les modules précédents, vous savez que l'accord parfait majeur de do se note C, c'est donc l'accord qui correspondra à la première note de la gamme.
Bien, reproduisons l'expérience avec la seconde note, ré. La tierce au dessus de ré donne fa et cette tierce est mineure. La tierce au dessus de fa donne la et cette tierce est majeure. Une fondamentale, une tierce mineure et une tierce majeure donnent un accord parfait mineur. L'accord parfait mineur de ré se note Dm, c'est l'accord qui correspond à notre seconde note.
Si vous le souhaitez, vous pouvez poursuivre l'exercice avec les autres notes de la gamme mais le principe est assez clair. Une petite précision : quand on arrive à court de note (exemple : pour construire l'accord sur la note si), on « boucle », c'est à dire qu'on prend les notes de la gamme de l'octave suivante. Exemple pour constuire l'accord de si : si -> ré -> fa.
Sans plus tarder, voici le résultat obtenu :
Gamme de do harmonisée
Notez les choses suivantes : certains accords sont mineurs, d'autres majeurs. Enfin, l'accord sur la dernière note (si, la sensible) est un accord diminué. Nous n'avons pas encore eu l'occasion d'étudier de tels accords, nous y reviendrons plus tard.
Harmonisation sur quatre notes
Sur sept notes, nous obtenons sept accords. Nous pourrions aller un peu plus loin : au lieu de nous arrêter aux accords de trois notes, ajoutons à chaque fois une dernière tierce pour obtenir des accords de quatre notes.
Gamme de do harmonisée sur quatre notes
Le résultat obtenu est un peu plus complexe. Si nous laissons totalement de côté l'accord construit sur la sensible, que nous étudierons plus tard, nous avions deux types d'accords en harmonisant à trois notes : des accords majeurs et mineurs. Avec quatre notes, on obtient trois types d'accords : des accords septièmes, mineurs septièmes et septièmes majeurs.
En nous limitant à ces accords pour accompagner une mélodie, nous sommes a peu près certains de ne pas jouer de fausse note.
Mais ne me croyez pas sur parole, voyons un exemple de plus près.
En résumé
Sur chaque note de la gamme diatonique, on peut construire un accord qui utilise exclusivement les notes de la gamme.