La tonique est la note la plus importante de la gamme, car elle en constitue le point de départ, et c'est à partir d'elle que sont choisies les notes suivantes. À tel point que la note donne son nom à la gamme. Ainsi, la gamme diatonique bâtie en prenant pour première note do s'appelle la gamme de do.

Le rôle de la tonique

Nous avons déjà évoqué quel était le rôle de cette note. La tonique constitue un excellent point de départ pour une mélodie. Elle constitue également un excellent point d'arrivée : terminer une mélodie, une chanson sur la tonique, c'est lui conférer une « fin » satisfaisante. La tonique représente l'état initial, le repos, le relâchement.

À l'inverse, terminer une phrase musicale sur une note différente laisse une impression de suspension, d'attente : peut-être qu'un autre couplet arrive, ou on laisse volontairement l'auditeur·ice suspendu, si la chanson s'y prête.

Le rôle de la dominante

L'autre note la plus importante est la dominante : celle-ci est séparée de la tonique par une quinte — l'intervalle le plus consonant après l'octave. Cette grande consonance fait de la dominante un autre pôle d'attraction très puissant : on dit que la mélodie « veut » s'arrêter sur la dominante, ce qui est une manière poétique de dire que la situation est satisfaisante pour l'oreille.

Malgré cette grande consonance par rapport à la tonique, la dominante en est la note la plus éloignée : en effet, si j'égrène les notes de la gamme « do, ré, mi, fa » je m'éloigne de la tonique, mais dès que je dépasse la dominante « sol, la, si, do… », je m'en approche à nouveau (même si à l'octave au dessus). C'est donc, paradoxalement, la note qui offre le plus de tension.

Tonique et dominante s'opposent et se complètent

En résumé, la tonique est la note qui pose le contexte, qui sert de point de référence, tandis que la dominante est celle qui offre le plus de tension. Tonique et dominante sont les frères ennemis, le bon Dieu et Lucifer, le chocolat et la menthe, deux pôles que tout oppose et qui pourtant sont inséparables. Ces deux notes constituent les deux outils principaux qui permettent d'induire ces alternances de tension / résolution que nous avons déjà évoquées.

La métaphore de la randonnée

Voici une autre métaphore pour illustrer ces deux rôles : si une chanson était une randonnée, la tonique serait le point de départ au pied de la montagne, tandis que la dominante correspondrait au refuge de montagne : c'est le point culminant de la balade, c'est là qu'on va prendre les plus belles photos et c'est aussi un endroit où l'on peut s'arrêter et poser les sacs, mais il faudra bien redescendre un jour ou l'autre.

Je ne suis pas certain que ce soit bien clair aussi étudions un exemple : vous connaissez probablement la chanson « Frère Jacques ».